Comme chacun le sait, le Flowbepine est davantage d'humeur à démentir, voir lors de plaidoirie, à nier l'évidence planant au dessus des citoyens mondiaux, des humains.
Ici l'institut médiateur approche une tendance différente. Et oui, le Flowbepine corrobore.
Lisez plutôt.
La Crise des ânes
(fable de Daniel Rome)
Un jour, un homme portant cravate se présenta dans un village.
Un jour, un homme portant cravate se présenta dans un village.
Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l'entendre qu'il achèterait cash 100 euros l'unité tous les ânes
qu'on lui proposerait. Les paysans le trouvaient bien un peu étrange,
mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui
repartaient le portefeuille rebondi, la mine réjouie.
Il revint le lendemain et offrit cette fois 150 euros par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes.
Les jours suivants, il offrit 300 euros et ceux qui ne l'avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants.
Constatant qu'il n'en restait plus un seul, il fit savoir qu'il
reviendrait les acheter 500 dans huit jours et il quitta le village.
Le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu'il venait
d'acheter et l'envoya dans ce même village avec ordre de revendre les
bêtes 400 euros l'unité.
Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 euros dès
la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne quatre
fois le prix qu'ils l'avaient vendu et pour ce faire, tous empruntèrent.
Comme il fallait s'y attendre, les deux hommes d'affaire s'en allèrent prendre des vacances méritées dans un paradis fiscal et tous les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés jusqu'au cou, ruinés.
Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leur emprunt. Le cours de l'âne s'effondra.
Les animaux furent saisis puis loués à leurs précédents propriétaires par le banquier.
Ce dernier pourtant s'en alla pleurer auprès du maire en expliquant que
s'il ne rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et
devrait exiger le remboursement immédiat de tous les prêts accordés à la commune.
Pour éviter ce désastre, le Maire,
au lieu de donner de l'argent aux habitants du village pour qu'ils
paient leurs dettes, le donna au banquier, ami intime et premier
adjoint, soit dit en passant.
Or celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des villageois, ni sur celles de la commune et tous se trouvèrent proches du surendettement.
Voyant sa note en passe d'être dégradée et pris à la gorge par les taux d'intérêts, la commune demanda l'aide des
communes voisines, mais ces dernières lui répondirent qu'elles ne
pouvaient en aucun cas l'aider car elles avaient connu les mêmes
infortunes.
Sur les conseils avisés et désintéressés
du banquier, toutes décidèrent de réduire leurs dépenses : moins
d'argent pour les écoles, pour les programmes sociaux, la voirie, la
police municipale... On repoussa l'âge de départ à la retraite, on
supprima des postes d'employés communaux, on baissa les salaires et parallèlement on augmenta les impôts.
C'était, disait-on, inévitable mais on promit de moraliser ce scandaleux commerce des ânes.
Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que le
banquier et les deux escrocs sont frères et vivent ensemble sur une île des Bermudes, achetée à la sueur de leur front.
On les appelle les frères Marchés.
Très généreusement, ils ont promis de subventionner la campagne électorale des maires sortants.
Cette histoire n'est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les villageois.
Et vous, qu'auriez-vous fait à leur place ?
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